"A l'Abordage" par Nolius Gouks et Gilthonniel

Publié le par LEA




A l’Abordage

Il ne fallut guère longtemps pour que la nouvelle fasse le tour du navire.
De la salle des machines au quartier des officiers en passant par les baies d’appontages, tous surent bien avant l’annonce du capitaine que leur course avait porté ses fruits. Partout dans le navire, on sentait l’excitation de la chasse. Une émotion qui tranchait nettement avec l’abattement teinté de grogne qui régnait auparavant à bord.
Les cornets se mirent à vibrer et à lâcher des flots d’ordres mêlés de vociférations.
Les cheminées parsemant la coque se mirent à cracher de toutes part, une fumée noire et malodorante. Celle qui bordait le kiosque se changea en véritable volcan, crachant flammes et scories. Les nuages environnant furent comme rongés par une abominable lèpre cramoisie.
La nef aérienne ventrue et hérissée d’éléments de superstructures superflues se mit en branle.
Le lourd transporteur pirate de cent cinquante mètres de long et de deux dizaines de millier de tonnes se changea en une comète de ténèbres.
Sa proue droite en lame de couteau, lui donnait un air de prédateur marin.
A l’intérieur et sur toute la longueur du navire, on abattait des cloisons. On y dépliait des grues et des catapultes pneumatiques. Ce qui, quelques minutes avant, étaient les quartiers d’équipage, devint une baie d’appontage, traversant le navire sur toute sa longueur. A l’extrémité avant, on pouvait y voir le ciel d’un bleu éclatant, à l’arrière on distinguait les traînées sales crées par les turbines et les chaudières du navire.
En salle des machines, on s’activait tout autant. La chaleur et le bruit y étaient insupportables, transformant les lieux en un enfer mécanique. Pelletés après pelletés, le charbon était jeté dans les vastes chaudières. Les compresseurs des catapultes se mirent en route dans un concert de sifflement et d’explosion. Mais les mécanos n’en continuaient pas moins leur travail en chantant.
Sur la partie supérieure de la coque, le long des deux bombements blindés, des mousses en guenilles évoluaient sans cordes, ni harnais, chargée de lourd sac de toile. Ceux qui ne furent pas emportés par les bourrasques de vent entreprirent de dégager les bâches moisies qui recouvraient les batteries légères.
Le convoi ne comportait qu’un lourd transporteur anti-gravité, escorté par trois avisos orbitaux. L’apparition ténébreuse, fut un choc pour eux. La nef pirate en profita pour se rapprocher, mais lorsque nul doute ne fut permis quant à la menace que représentait ce vaisseau, les escorteurs se mirent en formation de combat. Ils ne semblaient pas craindre cette barge de débarquement orbital renfloué
Alors que l’escadrille se mettait en formation serrée, la nef vira tribord, présentant son flanc aux trois agresseurs. Le bombement blindé, qui refermait autrefois trois générateurs anti-gravités, se révéla percé de sabords de fortune masquée par des plaques de tôles rouillées. Lorsque ces dernières furent retirées, une artillerie aussi conséquente, que disparate fut mis à jours.
Le capitaine sera le cornet de sa prothèse en forme de serre et exhorta ses hommes à la patience.
Dans
les salles des machines, on armait les compensateurs. Le signal fut donné. La bordée fut lâchée, aussitôt le transporteur pris du gîte à tribord. Dans un hangar, un aéronef se décrocha de sa grue, écrasant une dizaine de matelot.

Pour les escorteurs la bordée fut une dure surprise. Ces simples obus firent de lourd dégât à ces vaisseaux, conçu pour l’esquive. Le premier piqua du nez, après avoir vu son bord d’attaque et ses suspenseurs avant enfoncés. Le second fit demi-tour son arment perdu. Le troisième partit, non sans avoir au préalable, lancé trois missiles.
C’est alors que les batteries légères entrèrent en scène, crachant un déluge de projectile à haute vélocité. Seul deux des trois missiles furent interceptés. Le troisième continua sa route et heurta le navire, créant un profond cratère incandescent dans le bombement bâbord.
Le transporteur ralentit, puis de la béance de sa proue, le transporteur cracha une nuée de petit appareil en direction du convoi. Dans ces engins sommaires, aucun espoir d’éjection et pour beaucoup ce sera un voyage sans retour.
"En avant toute."
Sitôt le signal donné par le capitaine les turbines du transporteur rugirent et ce dernier fit un bon en avant pour s’encastrer dans sa proie. Tandis que les bombardiers déchaînaient une grêle de balle et de roquette sur les flancs du mastodonte, les premières équipes d’assauts découpèrent la coque du cargo. Puis une fois les deux navires accouplés, ils déferlèrent dans les soutes du transporteur.
Lorsque que les pirates à leurs tours se replièrent. Le cargo dérivait, ravagé, vide et inerte.

FIN.

 

Publié dans Textes Illustrées

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N
Voila, je remerci encore une fois Gilthonniel pour son magnifique travail et les nombreuses heures qu'elle a du passer sur ce dessin.<br /> On fera mieux la prochaine fois.<br /> Nolius Gouks : Vous ne vous débarraserez jamais de nous Mouahahahahah *kof kof kof* <br />  
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F
L\\\'histoire est pas mal en tout cas le dessin aussi ^^
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